Au risque de lasser ceux d’entre vous qui nous connaissent bien, je me dois de vous faire un bref résumé de ce qu’est ce Souvenir Français. En 1872, Xavier Niessen en Alsace devenue allemande après la guerre de 1870, crée cette association afin que les milliers de soldats français venant de mourir pour la France ne soient pas oubliés. La naissance administrative à Neuilly-sur-Seine en 1887 sera suivie de la reconnaissance d’utilité publique le 1er février 1906. Concrètement elle a pour but de conserver la mémoire des morts pour la France en transmettant leur souvenir et en veillant à la dignité de leurs sépultures. Inutile d’insister sur l’explosion du nombre de ces héros en 14-18, 39-45 sans oublier l’Indochine, l’Algérie, les OPEX.
Actuellement, le Souvenir Français a la responsabilité d’environ 130 000 tombes et de 500 monuments. Ses 1 750 comités et plus de 200 000 adhérents y veillent.
La durée dans le temps de ses nobles activités fait que les plus hautes instances de l’état la reconnaissent et la distinguent : haut patronage du Président de la République, comité d’honneur comprenant le 1er Ministre, les ministres de la Défense et de l’Education, des Affaires Etrangères, de l’Intérieur, les présidents du Sénat, de l’Assemblée Nationale, du Conseil économique et social, le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, celui de l’ordre de la libération. Il est aussi couronné par l’Académie Française et celle des Sciences Morales et Politiques.
Le 1er poste de ses dépenses est celui de l’aide aux voyages de mémoire scolaires organisés pour concrétiser les programmes d’histoire en se rendant sur des lieux symboliques. Aussi vais-je interrompre mon intervention pour entendre ces lycéens de Mont-de-Marsan nous exprimer leurs impressions au retour du déplacement qu’ils viennent de faire.
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Témoignage écrit par Célia et Agathe
Oradour
Ville partie en fumée,
Réduite en cendres,
Ville de souffrance,
Et de terreur.
Oradour, tu auras connu des pleurs.
Ville aux 642 victimes,
A 12 jours, encore innocent,
A 89 ans, emprunt de sagesse,
Ce jour n’aura épargné personne.
Oradour, tu gardes tes fantômes.
Ville où l’église ne fut plus un abri,
Ses murs font encore résonner les cris
De ces femmes et ces enfants
Qui ne sont plus qu’un tas de cendres.
Oradour, tu as vécu l’enfer.
Ville où les corps sont tombés,
Ces balles les ont achevés,
Ont gravés leurs formes dans les murs,
Ont marqué les esprits à jamais.
Oradour, tes balles ont transpercé les cœurs.
Ville qui a épargné une seule âme
Une femme, au courage incroyable,
S’est échappée de cette église
Qui la conduisait tout droit vers la mort.
Oradour, tu as écarté cette femme de son destin.
Oradour, tu nous as marqués à jamais,
Oradour, tu nous as fait pleurer.
Oradour, tu nous as remémorés
Tous les massacres passés,
Oradour, observe en silence.
Oradour, souviens-toi, n’oublie pas !
Un grand merci pour ce témoignage. Je ne saurais omettre de dire notre admiration aux enseignants qui optent pour ce principe pédagogique qui permet de graver dans les esprits des élèves des pans entiers des programmes avec un rendement sans commune mesure avec les cours en classe, quelques soient les charismes didactiques des maîtres. Sachons aussi que cette option leur coûte un temps de travail et un investissement personnel très au delà des servitudes habituelles de préparation des cours. Bravo et merci pour ce choix.
Quelques mots sur la santé du Souvenir français en 2013 :
Au plan national : notre assemblée générale annuelle s’est tenue à Paris le 5 avril dernier, les instances de contrôle ont validé les comptes que je me garderai bien de vous asséner. Retenons simplement qu’ils sont positifs mais surtout que nous avons consacré 3 720 000 € à notre mission générale de conservation de la mémoire dont 1 571 000 € pour les aides pédagogiques, 909 600 € pour l’entretien et 759 800 € pour le fleurissement des tombes. A titre indicatif, les voyages de mémoire sont prioritairement à destination de Verdun, la Normandie, les camps de concentration, la Somme, Oradour, le Chemin des Dames…
Dans les landes : Nous avons désormais 16 comités actifs, 530 adhérents que nous remercions pour leur engagement et assumons la responsabilité d’environ 240 tombes et 11 monuments.
Dans la 1ère partie de cette assemblée, j’ai indiqué à nos membres une série d’actions réalisées depuis l’an dernier. Je souligne simplement la réhabilitation de 2 tombes à Lit et Mixe, d’une tombe à Parentis, d’une tombe à Lubbon, de 2 tombes à Labenne, la remise officielle de leur drapeaux aux comités de Mont-de-Marsan et Castets, l’aide à 3 voyages scolaires dont celui qui vient d’être évoqué.
Notre point financier détaillé annuel est dû à nos adhérents, mais je puis vous indiquer que dans l’exercice précédent nos comptes ont été positifs de 2 250 €
La plaquette annuelle réalisée par notre trésorier qui vous a été remise à l’entrée vous indique notre organigramme, nos missions et quelques réalisations récentes.
Conclusion : ainsi nos responsables qui consacrent du temps, de l’argent, et nos adhérents qui nous aident avec constance, ont la satisfaction de voir des réalisations concrètes au service de la mémoire de nos morts pour la France. Aujourd’hui, ici, à Capbreton, je tiens à exprimer la gratitude du Souvenir Français des Landes au Général Alain Buisson qui a organisé cette assemblée. Il va sans dire que je m’associe à ses remerciements à la municipalité de Capbreton sans les attentions de laquelle nous serions dans les pins... ou sur la plage !
Je cède maintenant le micro à monsieur le Maire qui prononcera une allocution et Monsieur le Préfet pourra conclure cette assemblée.
Nous nous déplacerons ensuite au Carré Militaire, puis au Monument aux Morts de la ville avant de répondre à l’invitation au vin d’honneur de la municipalité.
Merci de votre attention.
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